Homélie du mercredi des Cendres 2017

HOMÉLIE DU MERCREDI DES CENDRES 2017

1-Quelle joie, frères et sœurs d’être ensemble pour cette liturgie d’entrée en carême aujourd’hui !
J’emprunte au « Message de carême » que nous adresse le pape François quelques mots qui me semblent parfaitement résumer le sens du carême : nous aurons toujours besoin de ce temps liturgique –comme de tous les autres dans l’année- pour nous replonger dans ce qu’il est convenu d’appeler les « fondamentaux » de la vie chrétienne :
« Le Carême est un nouveau commencement, un chemin qui conduit à une destination sûre : la Pâques de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort. Et ce temps nous adresse toujours un appel pressant à la conversion : le chrétien est appelé à revenir à Dieu « de tout son cœur » (Jl 2,12) pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Jésus est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, car même lorsque nous péchons, il attend patiemment notre retour à Lui et, par cette attente, il manifeste sa volonté de pardon.
Le Carême est le moment favorable pour intensifier la vie de l’esprit grâce aux moyens sacrés que l’Église nous offre: le jeûne, la prière et l’aumône. A la base de tout il y a la Parole de Dieu, que nous sommes invités à écouter et à méditer avec davantage d’assiduité en cette période. »
2-On me demande souvent ce que la paroisse propose pour ce temps de carême :
Elle nous propose de prier ensemble de manière plus intense : laudes du jeudi matin ici à l’église à 7 h 30 ; adoration eucharistique le mardi matin à 9 h 30 durant une demi-heure et le vendredi soir après la messe de 19 heures durant une heure. Ne négligeons pas ces moyens communautaires qui resserrent les liens entre frères et sœurs !
Elle nous propose d’accueillir prochainement une famille chrétienne syrienne réfugiée qui arrive à Vincennes. Une équipe de paroissiens de Notre-Dame et des deux autres paroisses du secteur pastoral a préparé leur arrivée. Nous vous avons indiqué une adresse de courrier électronique où vous pouvez signaler ce que vous pourriez faire pour accompagner ce couple avec leurs trois jeunes enfants. Dès dimanche prochain, nous vous préciserons ce dont nous avons le plus urgemment besoin pour les accueillir.
La paroisse voudrait aussi vous proposer de faire de vos maisons des « Maisons d’Évangile » pour permettre à votre maison de devenir un lieu où l’Évangile est reçu, partagé, prié. Le diocèse est embarqué dans cette belle aventure qui consiste à multiplier dans nos rues des maisons qui acceptent d’accueillir fraternellement des frères et sœurs pour un temps d’accueil et de partage de l’Évangile. Je rêve que l’on sache qu’il y a plusieurs maisons d’Évangile rue de Fontenay, rue de la Libération, rue Charles Silvestri, rue Joseph Gaillard, rue de la Paix et même dans des rues du Bas Montreuil évidemment ! Des pochettes explicatives de cette démarche existent avec un mode d’emploi précis et une invitation à se lancer.
Le pape François nous invite encore à ne pas négliger les campagnes de carême qui proposent une démarche d’ensemble et une offrande à partager : le CCFD propose cela depuis des années et avec la famine au Sud Soudan qui s’annonce, nous ne serons pas de trop à partager un peu de notre bien avec ces frères pour la plupart chrétiens et bien malmenés.
3-J’ai fait préparer en pensant d’abord aux enfants et aux jeunes un ruban que vous pouvez nouer autour de votre poignet et conserver durant ces quarante jours qui s’ouvrent devant nous. J’ai demandé que l’on y inscrive le message suivant : « Ton Père voit ce que tu fais dans le secret et Il t’aime. » Cela s’inspire bien sûr du refrain contenu dans la page d’Évangile extraite du sermon sur la montagne que nous venons d’entendre.
Le « secret » du carême c’est précisément le secret de notre agir : il ne s’agit pas de faire de l’esbroufe ! Le secret indique une disposition spirituelle de notre cœur. Je reviens à Dieu pauvrement, simplement. Je lui exprime dans un cœur à cœur priant, charitable (l’aumône) et dans la tempérance (le jeûne) mon désir d’être son enfant en rejoignant particulièrement nos catéchumènes qui sont invités à faire de ce carême leur ultime étape avant la célébration de leur baptême durant la nuit pascale.
La Bible nous apprend que Dieu réside dans ce secret, cette intimité qi est le lieu de la conversion. Pensez au saint Curé d’Ars touché en voyant un paysan en prière dans son église et qui lui demande ce qu’il fait. Vous savez ce que répondit le paysan : « Il (Dieu) m’avise et je l’avise. »
Oui, ton Père, Notre Père voit, entend, contemple ce que tu fais mais aussi ce que tu es au plus profond de toi et c’est ainsi qu’Il t’aime, t’encourage, te rejoint.
Tu en doutes encore : alors, il est temps de t’essayer à cela durant ce carême. La Parole de Dieu : celle que tu entends le dimanche à la messe, celle que tu partageras si tu te lances dans une « Maison d’Evangile » va t’y aider.
Je termine sur ces quelques mots superbes du pape François :
« La Parole de Dieu est une force vivante, capable de susciter la conversion dans le cœur des hommes et d’orienter à nouveau la personne vers Dieu. Fermer son cœur au don de Dieu qui nous parle a pour conséquence la fermeture de notre cœur au don du frère.
Chers frères et sœurs, le Carême est un temps favorable pour nous renouveler dans la rencontre avec le Christ vivant dans sa Parole, dans ses Sacrements et dans le prochain. Le Seigneur qui – au cours des quarante jours passés dans le désert a vaincu les pièges du Tentateur – nous montre le chemin à suivre. Que l’Esprit Saint nous aide à accomplir un vrai chemin de conversion pour redécouvrir le don de la Parole de Dieu, être purifiés du péché qui nous aveugle et servir le Christ présent dans nos frères dans le besoin. »
Bon carême, frères et sœurs !
                                                                                                                                                                                                                                                                                             Père Stéphane AULARD