Édito du Dimanche de la Divine Miséricorde

Chers amis,
Nous voici déjà arrivés au dimanche de Quasimodo (du mot qui commence l’introït de la messe) ou dimanche in albis (en blanc) (car les nouveaux baptisés rendaient leur habit blanc ce dimanche). Ce dimanche clôt l’octave de Pâques (qui est l’étirement sur 8 jours de la solennité de la Résurrection du Seigneur Jésus) et ouvre le temps pascal. Depuis une décision de saint Jean-Paul II en l’an 2000, ce dimanche a pris un nom nouveau, on parle du Dimanche de la Miséricorde divine !
Cette fête de la Miséricorde Divine est célébrée le premier dimanche après Pâques, suivant le vœu exprimé par Notre Seigneur Jésus à sainte Faustine. La date choisie par Jésus lui-même montre le rapport étroit qui existe entre le Mystère pascal et cette Fête. La Fête de la Miséricorde divine doit être non seulement un jour où l’on honore Dieu dans ce mystère, mais aussi un jour de grâce pour tous et surtout pour les pauvres pécheurs.
Alors comment pouvons-nous vivre de cette miséricorde aujourd’hui quand nous sommes confinés ou malades du coronavirus et ne pouvons pas recevoir le sacrement de la réconciliation ? Le pape François lors de la messe du 20 mars 2020 nous rappelait alors comment nous pouvions en vivre dans ce temps troublé. « Fais ce que dit le Catéchisme, c’est très clair : si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité et demande-lui pardon de tout ton cœur, avec l’Acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant ». Le pape François nous invitait donc ici à vivre de la contrition parfaite (motivée par l’amour de Dieu uniquement) en attendant des temps meilleurs. « Quand elle provient de l’amour de Dieu aimé plus que tout, la contrition est appelée  » parfaite  » (contrition de charité). Une telle contrition remet les fautes vénielles ; elle obtient aussi le pardon des péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle » (CECn°1452). Elle se distingue de la contrition imparfaite. «La contrition dite  » imparfaite  » (ou  » attrition « ) est, elle aussi, un don de Dieu, une impulsion de l’Esprit Saint. Elle naît de la considération de la laideur du péché ou de la crainte de la damnation éternelle et des autres peines dont est menacé le pécheur (contrition par crainte). Un tel ébranlement de la conscience peut amorcer une évolution intérieure qui sera parachevée sous l’action de la grâce, par l’absolution sacramentelle. Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence » (CEC n°1453).
Nous vivons actuellement des heures sombres et angoissantes Mais nous ne sommes pas seuls dans cette lutte ; Jésus est venu pour nous sauver, c’est ce que nous fêtons à Pâques, même si cela passe par la dure épreuve de la Croix et de la mort. Le monde traverse aussi une épreuve marquée par la maladie, la mort et l’isolement mais nous ne sommes pas seuls. « L’humanité ne trouvera pas la Paix, tant qu’elle ne se tournera pas avec confiance vers ma Miséricorde » (Petit Journal, 299). Unissons-nous dans la prière pour demander à Dieu avec confiance sa miséricorde et sa protection pour notre monde souffrant face à cette pandémie:
Très Miséricordieux Jésus, Ta bonté est infinie et les trésors de Tes grâces sont inépuisables.
J’ai une confiance sans bornes en Ta Miséricorde qui dépasse toutes Tes œuvres.

Je me consacre totalement et sans réserves à Toi, afin de vivre et de tendre à la perfection chrétienne dans les rayons qui jaillirent de Ton Divin Cœur transpercé sur la Croix.

Je désire propager Ta Miséricorde en accomplissant des œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde, et particulièrement en convertissant les pécheurs, en aidant les pauvres, en consolant les affligés et les malades, en priant pour les agonisants et les âmes qui souffrent au purgatoire.
Protège-moi, car, devant servir à Ta propre gloire, je crains tout de ma faiblesse,
mais en même temps, j’espère tout obtenir de Ton inépuisable Miséricorde.

Ô Bon Sauveur, puisse l’humanité entière connaître l’abîme insondable de Ta Miséricorde, avoir confiance en sa toute-puissance et la glorifier ici-bas et dans l’éternité.
Amen.

Abbé Vincent Schlatter de Pomphily