Le mois de Mai, le mois avec Marie

LE MOIS DE MAI AVEC LA VIERGE MARIE…

Chers paroissiens, chers lecteurs qui nous rejoignez d’ailleurs,

Notre église Notre-Dame de Vincennes est consacrée à la Vierge Marie.
Dans cette ville royale (Château de Vincennes et figure du roi Saint Louis obligent), un de mes prédécesseurs, le chanoine Amy avait fait installer surplombant le maître-autel en 1946 une statue en béton œuvre de Descatoires représentant Marie reine portant dans sa main le globe terrestre surmonté de la croix avec au centre la France.
Cette représentation de la Vierge Marie n’est pas la seule dans notre église puisque Notre-Dame de Lourdes et Notre-Dame des victoires sont aussi bien présentes.
Vous trouverez ci-joint pour inaugurer cette petite chronique mariale :
– Un extrait de la lettre apostolique de Saint Jean-Paul II « Le rosaire de la Vierge Marie » (2002),
– Une méditation intitulée : « Pourquoi est-ce que j’aime la Vierge Marie ? » que j’ai écrite d’abord en direction des enfants du catéchisme Primaire et de leurs familles,
– Une photo de cette statue que je viens de vous présenter brièvement et qui nous rappelle l’intercession demandée à a Vierge Marie pour sauver la France et Vincennes des périls graves de la dernière Guerre mondiale. N’hésitons pas à faire de même au cœur de la pandémie actuelle qui affecte tous les peuples du monde et notre pays tout particulièrement.

Extrait de l’exhortation apostolique :N° 33

Les dix « Ave Maria »

33. C’est tout à la fois l’élément le plus consistant du Rosaire et celui qui en fait une prière mariale par excellence. Mais précisément à la lumière d’une bonne compréhension de l’Ave Maria, on perçoit avec clarté que le caractère marial, non seulement ne s’oppose pas au caractère christologique, mais au contraire le souligne et le met en relief. En effet, la première partie de l’Ave Maria, tirée des paroles adressées à Marie par l’Ange Gabriel et par sainte Élisabeth, est une contemplation d’adoration du mystère qui s’accomplit dans la Vierge de Nazareth. Ces paroles expriment, pour ainsi dire, l’admiration du ciel et de la terre, et font, en un sens, affleurer l’émerveillement de Dieu contemplant son chef d’œuvre – l’incarnation du Fils dans le sein virginal de Marie –, dans la ligne du regard joyeux de la Genèse (cf. Gn1,31), de l’originel « pathos avec lequel Dieu, à l’aube de la création, a regardé l’œuvre de ses mains ».36 Dans le Rosaire, le caractère répétitif de l’Ave Marie nous fait participer à l’enchantement de Dieu: c’est la jubilation, l’étonnement, la reconnaissance du plus grand miracle de l’histoire. Il s’agit de l’accomplissement de la prophétie de Marie: « Désormais tous les âges me diront bienheureuse » (Lc1,48).

Le centre de gravité de l’Ave Maria, qui est presque comme une charnière entre la première et la seconde partie, est le nom de Jésus. Parfois, lors d’une récitation faite trop à la hâte, ce centre de gravité disparaît, et avec lui le lien au mystère du Christ qu’on est en train de contempler. Mais c’est justement par l’accent qu’on donne au nom de Jésus et à son

mystère que l’on distingue une récitation du Rosaire significative et fructueuse. Dans l’exhortation apostolique Marialis cultus, Paul VI rappelait déjà l’usage pratiqué dans certaines régions de donner du relief au nom du Christ, en ajoutant une clausule évocatrice du mystère que l’on est en train de méditer.37 C’est une pratique louable, spécialement dans la récitation publique. Elle exprime avec force la foi christologique appliquée à divers moments de la vie du Rédempteur. Il s’agit d’une profession de foi et, en même temps, d’une aide pour demeurer vigilant dans la méditation, qui permet de vivre la fonction d’assimilation, inhérente à la répétition de l’Ave Maria, en regard du mystère du Christ. Répéter le nom de Jésus – l’unique nom par lequel il nous est donné d’espérer le salut (cf. Ac 4,12) –, étroitement lié à celui de sa Très Sainte Mère, et en la laissant presque elle-même nous le suggérer, constitue un chemin d’assimilation, qui vise à nous faire entrer toujours plus profondément dans la vie du Christ.

C’est de la relation très spécifique avec le Christ, qui fait de Marie la Mère de Dieu, la Théotokos, que découle ensuite la force de la supplication avec laquelle nous nous adressons à elle dans la seconde partie de la prière, confiant notre vie et l’heure de notre mort à sa maternelle intercession.

POURQUOI EST-CE QUE J’AIME MARIE ?

J’aime Marie –vous allez dire comme tous les chrétiens doivent l’aimer puisque c’est la mère de Jésus- parce qu’aussi loin que je me souviens j’ai l’impression d’avoir découvert la foi avec l’aide de Marie et qu’aujourd’hui encore elle est un soutien pour moi.

Quand j’allais au catéchisme il n’y avait ni vidéos, ni « Télé KT » et quelquefois à la fin des séances de caté le prêtre qui nous réunissait tous nous donnait une image : j’ai conservé l’une d’entre elles dans mon portefeuille. Elle est très simple car on y voit Marie berçant Jésus bébé et il est écrit:

« Vierge Marie donnez-nous Jésus. »

Souvent quand je rencontre des personnes âgées ou malades quelquefois proches de leur mort, je leur propose -si elles peuvent encore le faire- de prier et souvent elles disent comme ma grand-mère : « Je veux bien prier le « Je vous salue Marie » parce que c’est une prière facile et je la connais depuis mon enfance ! » Alors, je vous propose pour avoir envie de la dire de commencer par la découvrir et de la comprendre.

Dans la prière du Je vous salue Marie », la première partie reprend des versets de l’évangile selon Saint Luc :

Φ Je vous salue Marie pleine de grâce le Seigneur est avec vous…

Ces mots viennent de l’évangile selon saint Luc (1,28) :

L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »

Φ Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni…

Ces mots viennent encore de l’évangile selon saint Luc (1,42) :

Et (Elisabeth la cousine de Marie) s’écria d’une voix forte :

« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. »

La deuxième partie de la prière ne vient pas de l’Évangile, mais a été formulée par les chrétiens il y a bien longtemps car ils ont compris que l’on pouvait s’adresser à Marie comme à une Maman : la mère de Jésus, le Fils de Dieu. C’est pourquoi on l’appelle la « Mère de Dieu » car elle a enfanté Jésus qui est le Fils de Dieu, Dieu lui-même qui en Jésus est venu à notre rencontre. Non seulement nous lui parlons comme on peut parler avec sa mère en toute confiance, mais aussi on lui adresse une demande : celle de prier pour nous son fils Jésus, de lui transmettre notre prière sincère et parfois si difficile. Marie peut faire cela : elle « intercède » pour nous auprès de son fils Jésus.

Φ Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs

A tout moment de notre vie, du début à la fin on peut donc en toute confiance lui adresser cette demande : « Sainte Vierge Marie, parle de nous au Seigneur toi qui es si près de Lui et si près de nous ! »

Φ Maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

En cette période si difficile que nous traversons avec de nombreuses personnes qui nous sont parfois très proches, n’hésitons pas à « passer par Marie » pour nous approcher du Seigneur. Pourquoi peut-on faire cela ?

⇒ Parce que Marie est très proche du Seigneur puisqu’elle l’a écouté profondément et elle lui a répondu : « Oui, je servirai ton beau projet pour l’humanité en attendant et en enfantant Jésus le Sauveur. »

⇒ Parce que Marie est aussi très proche de nous les êtres humains car c’est une femme, une créature de Dieu comme nous sommes des créatures de Dieu.

Alors que nous célébrons ce dimanche la journée mondiale de prière pour les vocations, il me semble que la Vierge Marie peut vraiment nous inspirer car :

⇒ Elle a écouté le Seigneur qu’elle ne cessait pas de prier et c’est pour cette raison qu’un ange (l’ange Gabriel) a pu lui annoncer la bonne nouvelle : « tu vas concevoir et enfanter un fils… » (Luc 1,31). Elle accepte que le Seigneur puisse lui parler en toute liberté… Commençons par accepter cette liberté du Seigneur qui désire s’adresser à nous.

⇒ Ensuite Marie commence par se déplacer « avec empressement» pour aller à la rencontre de sa cousine Elisabeth qu’elle visite. Marie a compris que nous ne pouvons pas garder égoïstement pour nous la bonne nouvelle que Dieu nous aime ; nous ne pouvons pas la garder égoïstement pour nous. Au contraire, cela se partage !

En conclusion : Une petite réflexion faisant appel à ta mémoire :
Quelle est la parole de l’Evangile que j’aime et qui « me parle » ?
Est-ce que j’ai déjà ressenti que le Seigneur parlait à mon cœur lorsque je prie… et si ce n’est pas un secret que t’a-t-il dit ?

Bonne semaine. Bon mois de mai en compagnie de la Vierge Marie et n’hésite pas à dire au Seigneur : « Tu peux compter sur moi ! Jamais je ne t’oublierai ! »

Père Stéphane AULARD