Homélie pour le pélé « Ça roule »

(ND de Vincennes – 8 avril 2018)

Frères et sœurs, nous voici rassemblés nombreux ici à Notre-Dame de Vincennes « en secteur ».

Réjouissons-nous d’être ensemble !

Cette eucharistie lance notre marche-pélé intitulée : « Ca roule ! »

Nous allons – le jour du Marathon de Paris- marcher, rouler en vélo et de bien des manières après cette messe parce que nous avons déjà vécu avec les familles de la catéchèse de notre secteur cette expérience l‘an passé à pareille époque et nous avons estimé avec l’Equipe pastorale du secteur que c’était à refaire donc à proposer à l’ensemble des baptisés qui vivent à Vincennes et à Saint-Mandé.

Nous sommes le deuxième dimanche de Pâques et plus exactement le dimanche dans l’octave de Pâques comme dans l’évangile que nous venons d’entendre à l’instant (Jean 20,19-31).

Le Christ ressuscité vient nous visiter dans cette église qui est comme le cénacle des apôtres.

Il est déjà venu dans nos veillées pascales et le jour de Pâques dimanche dernier et huit jours après il vient encore. Chaque eucharistie est une rencontre avec le Christ ressuscité. Chaque dimanche, premier jour de la semaine, le Christ vient à  nous, se présente à nous dans sa Parole et dans l’eucharistie depuis deux mille ans. Voilà qui ne peut que nous faire aimer la messe !

La parole essentielle qu’Il nous adresse est celle-ci : « La paix soit avec vous ! »

Il reprend les mots qu’Il avait déjà adressés aux apôtres dans le fameux discours après la Cène de Saint Jean (cf. Jn 14,27), mais cela c’était avant la grande épreuve du Vendredi Saint et l’abandon des disciples qui le laissent seul sauver le monde alors qu’Il les avait déjà tellement instruits.

Il ne leur adresse pourtant aucun reproche alors qu’à  sa place nous en adresserions si nous avions été trahis et abandonnés. Combien d’époux, d’amis abandonnés par leur conjoint, leur meilleur ami ne s’en remettent pas et durant des décennies ont la rage au cœur parce qu’on les a blessés !

Nous sommes chrétiens, nous désirons suivre notre Seigneur et notre Dieu : Jésus Christ. Nous cheminons dans la foi héritée et transmise par les apôtres : accueillons donc Celui qui par sa grâce, son Esprit Saint répandu sur les apôtres dès le soir de Pâques (Jn 20,22) nous pacifie le cœur et nous invite à répandre la paix en pardonnant de tout cœur puisque nous sommes pardonnés.

Les catéchumènes récemment baptisés le savent bien car ils ont fait cette expérience d’être relevés, aimés,

accueillis par le Christ et leur baptême fait d’eux des « hommes nouveaux ».

Tous baptisés depuis plus ou moins longtemps, nous sommes devenus des amis du Christ, des hommes nouveaux.

Ce n’est donc plus le temps de ruminer, de « murmurer » comme les hébreux au désert.

C’est le temps pascal.

C’est le temps de passer avec le Christ de la noirceur à la lumière : le cierge pascal tout neuf brille dans le chœur de nos églises et nous indique la présence du Christ qu’il ne nous reste plus qu’à suivre.

Nous allons vivre une marche qui est comme un pèlerinage tant il est vrai que notre vie est une marche, une route à parcourir.

Nous allons le vivre ensemble tout à l‘heure et les dialogues que nous pourrons avoir en route comme les gestes symboliques que nous ferons à l’église Saint Charles de Joinville auront pour nous beaucoup de sens puisque nous revêtirons comme à notre baptême le vêtement blanc des baptisés comme l’on revêt le Christ. Laissons-nous habiller par Lui et réalisons intérieurement combien le Christ nous aime au point de nous revêtir de sa personne comme d’un habit de lumière.

Nous sommes venus, seuls, en famille, jeunes et aînés tous ensemble car la famille chrétienne ne serait pas complète si elle était une église de jeunes ou de vieux. Notre grande famille est constituée de tous ces âges, conditions, couleurs, cultures qui se laissent toucher par le regard miséricordieux du Christ.

C’est en effet aujourd’hui aussi le « Dimanche de la Divine miséricorde ».

En nous montrant son corps blessé par les marques de la Passion, en nous invitant à le toucher, à nous rassasier de son Sacré-Cœur à jamais ouvert, Il nous dit en effet:

« Laisse-toi aimer, laisse toi toucher car je suis tendre et miséricordieux ; il n’y a en moi aucune rancœur, aucun calcul, aucune colère car ces sentiments si fréquents n’habitent pas en moi et lorsque Je viens à toi, lorsque Je viens à vous c’est pour vous embrasser, vous prendre avec moi comme compagnons de marche car je ne marche pas seul. Je suis en tête comme le bon pasteur qui ne saurait perdre les siens.

Notre monde est dur et sans pitié. Notre monde est violent et apeuré face à la haine et aux guerres qui le déchirent, mais mon Eglise est comme cette grande icône de ce que Je veux dans cette humanité que Je suis venu racheter dans mon sang. »

Dans un pèlerinage, on demande souvent au Seigneur une grâce

pour soi, pour ceux que l’on aime, pour le monde qui est le nôtre et auquel nous avons partie liée :

demandons intérieurement cette grâce et tout à l’heure, revêtus de blanc, nous pourrons l’exposer au Seigneur dans le moment de prière que nous aurons à Joinville.

N’ayons pas peur de demander, d’implorer le Seigneur.

Il sait tout de nous, mais Il aime notre prière demandée avec amour et au moment où nous nous adressons à Lui, Il nous fait déjà grâce !

Nous allons maintenant prendre le Repas du Seigneur : ce n’est jamais banal de communier au Christ et de se laisser habiter par Lui, de l’avoir en soi.

L’eucharistie est un viatique, littéralement une nourriture pour la route.

Dans le moment de la consécration quand nous entendrons les paroles que le Christ prononça à la dernière Cène et qu’Il nous demande d’âge en âge de redire, adorons notre Seigneur et en regardant le Pain eucharistique et la coupe disons Lui :

« Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Frères et sœurs, louons le Seigneur et réjouissons-nous de vivre ensemble ce temps de l’eucharistie et de la route fraternelle

pour nous laisser envoyer à nos frères et sœurs qu’il nous faut aimer à la suite du Christ Lui qui aime tellement notre monde !

 

Père Stéphane AULARD

Pèlerinage ça roule 2018
Pèlerinage ça roule 2018 – démarche à St Charles de Joinville