Édito de Pentecôte

A LA PENTECÔTE, OPÉRATION PORTES OUVERTES !

Vous connaissez le proverbe : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ! » ce qui signifie qu’il faut être clair et déterminé dans la vie. Il me semble que les chrétiens s’appuyant sur Jésus sont les champions des portes ouvertes ! Pourtant, me direz-vous ce n’est pas l’étiquette qui nous colle sur le dos : nous apparaissons bien souvent dans les médias comme des pères Fouettard, des redresseurs de tort et pire encore comme des gens qui ne seraient « pas ouverts », autrement-dit nous serions définitivement fermés et hostiles au monde moderne !
Que nous enseigne la fête de la Pentecôte… cinquante jours après Pâques ? Cette année la Pentecôte sera pour les catholiques et les autres religions le signe du début du « déconfinement ». Voilà un mot que nous utilisions peu avant le 16 mars dernier…, jour du « confinement » ! Etre confiné, c’est être enfermé. Nous avons tous en mémoire ces longues semaines où nos pas étaient comptés car il ne fallait pas marcher plus d’un kilomètre. Notre liberté de mouvement a été limitée et il semble que cette restriction de nos mouvements était véritablement nécessaire pour contenir la progression du virus qui nous est tombé dessus !
Je suis heureux que cette fête de Pentecôte nous aide à nous déconfiner. Pourtant, durant toutes ces dernières semaines nous avons tenu à laisser ouvertes les portes de notre église pour permettre à tous de venir se reposer dans un havre de paix, de prier pour gagner en force aussi. J’y vois là un
symbole de ce que peut être notre Eglise : un lieu accueillant où l’on puisse aller et venir en toute liberté, une famille aussi qui se rassemble parce qu’elle sait que l’homme n’est pas fait pour être seul parce qu’il est un « animal social ».
Dans le livre des Actes des Apôtres (Actes 2,1-11) comme dans le passage de l’Evangile selon Saint Jean que nous lisons cette année (Jean 20,19-23) ce qui est caractéristique c’est que les apôtres aussi bien le soir de Pâques que cinquante jours après sont enfermés. L’Evangile précise même que les portes étaient fermées. Et lorsque les apôtres après l’Ascension revinrent au Cénacle –là même où ils avaient partagé avec le Christ son dernier repas- ils s’y enfermèrent. Certes, ils y étaient en prière avec Marie mais ils demeuraient malgré tout enfermés.
Comment donc ont-ils réussi à ouvrir les portes pour aller à la rencontre des autres ? Ce n’est pas d’eux-mêmes que cela est venu… Le célèbre récit de la Pentecôte comme ce que fait Jésus dans l’Evangile ne vient pas d’eux : ils ont été bousculés par la tempête de l’Esprit Saint, par le souffle puissant et vital qui nous dit l’identité profonde du Saint-Esprit et à partir de là tout a changé. Ils se mirent à parler et louer Dieu. Ils se mirent à aller à la rencontre des autres sans aucune crainte.
Actuellement parmi les dispositions qui nous sont recommandées, nous devons célébrer « portes ouvertes » : j’y vois une belle image d’une Eglise prête dans son cénacle durant l’eucharistie à se laisser renouveler profondément par l’Esprit Saint.
Si nous voulons aider nos frères et sœurs apeurés, fatigués, découragés il nous faut nous exposer à ce courant d’air frais qu’est l’Esprit Saint. Oui, cette année plus que jamais Pentecôte rime avec déconfinement et portes ouvertes pour accueillir et aller à la rencontre… même s’il nous faut garder encore un peu nos masques !
Père Stéphane AULARD, votre curé ravi de vous retrouver