Homélie pour le dimanche des Rameaux (9 avril 2017)

Aujourd’hui avec cette messe des Rameaux et de la Passion commence la Grande Semaine, la « Semaine Sainte ».
On m’a dit que des personnes viennent à la messe pour venir y chercher du buis béni comme on va faire son marché en somme… Le marché est à côté, cela tombe bien. Mais, vous ne trouverez pas sur les étals de buis ! Car c’est à l’église que cela se passe !
Sommes-nous venus ici pour revivre l’entrée triomphale du Seigneur dans Jérusalem quelques jours avant la fête juive de Pâque ou pour revivre comme chaque année un rite que nos ancêtres vivaient déjà et qui a tendance à se perdre un peu à force de ne plus très bien savoir ce que l’on fait ?
1-Tout à l’heure, je vous ai proposé de lever les brassées de buis qui pourraient tout aussi bien être de l’olivier ou du laurier comme dans le Sud de la France : pourquoi, si ce n’est pour acclamer le Christ qui par mon intermédiaire bien modeste veut passer au milieu de vous et vous dire dans le creux de l’oreille et surtout au fond du cœur de chacun : « vas-tu m’accueillir comme le roi de ton cœur ? » Quand tu vas aller placer un rameau sur la croix qui est en bonne place chez toi me regarderas-tu sur la croix et alors que je semble bien seul suspendu aux bras de cette croix, en plaçant cette modeste branche verte d’un feuillage de printemps, y verras-tu le signe de ma victoire sur la mort ? Oui, moi Jésus le Christ l’adulé momentanément d’une foule, on m’a laissé tomber quelques jours après, même mes disciples… Et pourtant je suis vainqueur de la calomnie des puissants, de l’injustice qui m’a été faite, de la jalousie, de la couardise des disciples et surtout de la mort qui semble avoir eu le dernier mot. Je suis vainqueur pour toujours et ainsi l’histoire des hommes ne sera jamais plus pareille.
2-Vous l’avez entendu ce Christ aux paroles puissantes, aux actes sublimes : Il parle à chacun pour venir toucher notre cœur et ne plus nous quitter. Il parle à Dieu son Père, lui Dieu le Fils dans une relation unique. Il établit le pont entre ciel et terre et ainsi notre vie ne partira pas en miettes ou à la dérive.
Si en ce moment tu peines sur le chemin de ta vie parce que tu es seul, sans travail, malade, en deuil, sans grand objectif, sache que tu as un compagnon qui veut être avec toi sur la route de ta vie comme il l’a été sur la route des disciples autrefois. Prends donc avec toi le Christ et pas seulement la branche de buis… Ou plutôt que la branche de buis placée sur la croix de ton intérieur ou sur la tombe des tiens relance ton espérance et te décide à suivre le seul chemin qui vaille : celui de l’Évangile.
Une vieille dame rencontrée cette semaine et qui voulait mettre en ordre ses affaires spirituelles, si je puis dire, me disait d’une manière très évangélique : « je n’ai plus de haine, je n’ai plus d’envie, je n’en veux plus à personne. Je sais maintenant qu’il n’y a que lorsque l’on aime qu’on est vraiment heureux ! » Comme elle a raison.
C’est elle qui s’interrogeait aussi sur le peu de préoccupations spirituelles de nos contemporains. Je lui ai répondu : « mais si, Madame, ils en ont, mais ils n’osent pas y croire ! »
3-La Semaine Sainte est là :
Entrons donc dans cette semaine en suivant Jésus qui invente l’eucharistie, autrement dit la messe, le Jeudi Saint pour demeurer vraiment présent avec nous, au fond de nous jusqu’à la fin du monde !
Suivons Jésus qui porte sa croix : le fardeau de nos péchés pour nous les enlever le Vendredi Saint. Ne manquons pas le Chemin de croix et allégeons notre repas ce jour-là pour être vraiment en communion avec nos frères chrétiens du monde entier qui prendront eux aussi du temps pour prier ce jour-là.
Passons à l’église vendredi ou samedi pour nous alléger de nos péchés en nous confessant.
Et revenons-y samedi soir pour entourer nos nouveaux baptisés adultes et adolescents ou le jour de Pâques.
Alors nous pourrons casser l’œuf en chocolat que nous aurons bien mérité tant il est vrai que cet œuf nous rappellera Jésus brisant la pierre du tombeau et se montrant vivant à ses disciples !
Oui, Pâques est à notre porte. C’est notre foi et notre espérance. Aimons le Christ pour mieux aimer nos frères !

Père Stéphane AULARD